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J'ai vraiment un problème avec le fait de tourner seule. Je sais pas. Ca m'a heurté hier pendant qu'on bouffait une énième galette des rois (vraiment, ce truc, c'est dégueulasse): je suis pas une nana de meute. Je suis là, je papionne à droite à gauche, je parle un peu avec tout le monde, mais être dans un groupe, ça m'a toujours déphasé. Et c'est terrible parce que je me rends compte que ça me bloque à plein de niveaux. J'arrive plus à déterminer qui rejette qui: si c'est moi qui me met en dehors parce que je me sens pas dedans ou si à force de pas faire l'effort d'essayer d'intégrer quelque chose de plus grand que moi, bah on se dit que nan, celle là, franchement, c'est pas la peine. Et avant, ça me parlait pas, tout ça. J'aimais cette indépendance que j'avais réussi à arracher. Je pensais vraiment qu'on me respectait pour ça. Mais je sais pas, je ressens un peu comme de l'isolement, alors que je suis plutôt entourée. Mais c'est trop disparate. Je crois que maintenant j'ai besoin d'un cocon, d'un point de chute. Ca ne m'était jamais arrivée. Peut-être parce que je vais bientôt avoir mes règles, ou que c'est Pluton en verseau, ou je sais pas quoi. Je crois qu'en fait, une partie de moi a envie qu'on vienne me chercher, un peu comme ce premier jour de maternelle où j'étais la nouvelle et qu'une petite brune s'est ramenée en mode: allez, viens, on va faire la sieste, t'es la bienvenue. Je crois que j'ai enfin l'envie de faire partie de quelque chose, et qu'au final, j'évitais ça un peu par peur de je sais pas quoi. Ressentir un truc désagréable? Probablement (vous êtes pas mes psys, je vais pas non plus rentrer dans les détails mais je vois où je veux en venir et c'est le principal.

Et puis je commence aussi à un peu flipper de mon immobilisme. Je résous les choses, une par une, mais ce morceau là, vraiment. Je ne pensais pas que c'était aussi compliqué de changer sa grille de lecture. Franchement, quand tu vois les filles sur internet le faire avec une telle grâce et une telle dextérité. Ca a l'air tellement simple vu de l'extérieur. Je pense que je vais me poser à la fenêtre et regarder un peu le ciel bleu. Ca faisait des mois qu'on n'avait pas vu ça. Tant que ça dure...