young folks

C'est une question d'attitude, qu'on m'a toujours dit. Moi, leur attitude, elle m'a plus souvent fait chialer qu'autre chose. Déjà gamine, je trouvais ça minable, leur monde à deux balles. Un truc à l'infini, avec sans arrêt de la même gueule et du même fard. Moi je m'en tamponnais, de tout ça. C'est peut-être pour ça qu'on pouvait pas me piffrer. Quand je regardais, affligée, leurs pincettes scintillantes tandis qu'elles essayaient de faire gober au voisin qu'elles avaient perdu leur petite culotte dans le parc du coin. Leur trip à rallonge sur la façon de sniffer de la cocaine alors que c'était limite si elles avaient trempé la langue dans de la bière sans alcool. Y avait de l'excuse malgré tout. A treize piges, on sait pas vraiment ce qu'on dit. Et puis c'était la période dance transe techno de mes couilles, genre ça t'embrouillait encore plus les cablages. Je pensais juste que ça leur passerait. Limite je me faisais pas de souci pour leur connerie. Le moment de grâce qui aurait fini par tomber, tôt ou tard. De toute façon, j'ai toujours été anormale. Limite c'était inscrit sur ma tronche à l'encre rouge. "Mais Madame, votre fille, faut qu'elle se socialise". Plutôt mourir tu vois. Je crois que j'aurai eu ma place dans un teen movie à l'américaine. Période high school et tout le bordel. Dans le rôle de la looseuse par excellence.

J'ai toujours préféré les freaks aux prom queens.

nina persson & nathan larson . losing my religion (rem cover)